"Vive Mexico" et Concordia

Bonjour à tous !


Cela faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête. Jusqu'à présent je
n'avais su faire que du tourisme. Avec l'envie de bien faire, certainement :
ne rien dénaturer, ouvrir grand les yeux, respecter "l'autochtone"... j'étais
une touriste appliquée, comme nous le sommes tous de plus en plus. Mais la
rencontre, le vrai choc des esprits, est-il possible dans ces conditions ?

Nous voyageons avec l'Occident dans nos bagages. Nous avons la tête pleine d'attentes qui ne doivent pas être déçues. Notre temps libre est précieux, capitalisons-le ! Voilà le paradoxe du touriste occidental : il veut découvrir un ailleurs authentique, mais il impose inconsciemment le rythme par lequel cet "ailleurs" doit se dévoiler, c'est-à dire en un instant, car l'heure tourne, il y a tant de choses encore à voir, et puis bientôt la vie quotidienne le happera de nouveau alors, pressons...

S'il est nécessaire pour découvrir un pays de s'ouvrir au rapport intime que
son peuple entretient avec le temps, on ne se debarrasse pas de sa propre
conception temporelle comme d'un costard-cravate. Surtout quand l'argent s'en mêle : celui qui vide sa bourse est en droit de recevoir quelque chose en retour ; mais ce que nous cherchons à obtenir, l'humain et le temps, n'est pas une marchandise, et les rapports à l'autre s'en trouvent complexifiés. Si la
rencontre, parfois, survient, elle n'est que l'interruption momentanée d'un système dont nous sommes
prisonniers.

Voilà pourquoi j'ai fait appel à l'association Concordia,
qui organise des chantiers pour bénévoles dans le monde entier. Avec
Vive
Mexico
, son partenaire au Mexique, je vais travailler avec le centre pour la
jeunesse de Morelia
, dans le Michoacan. Ma seule attente ? Etre dépaysée...



vendredi 3 août 2007

Xanari-Uni, premiers jours

Le Work Camp a enfin commencé. Le 1er août, à 15h, nous nous sommes donc rendues, Karine et moi, en frente de la catedral, où l'équipe de l'IJUM nous attendait. L'IJUM, c'est L'Institud para la Juventud Moreliana, une association qui mène des actions en faveur des jeunes défavorisés de la région, en grande partie des Purhépechas. Je faisais connaissance avec les premiers volontaires internationaux : Moe la japomaise, Ismaël et Lyvia les espagnoles, Charles le québecois... Nous sommes vite conduis à notre nouvelle maison. Des messages de bienvenues sont accrochés au mur, avec nos prenoms et les drapeaux de nos pays. Ils nous montrent la cuisine déjà pleine de nourriture (et je découvre avec délice le caramel à tartiner...). Tout est beau, les mexicains de l´l'IJUM sont plus qu'accueillants, je me sens bien. Ma tartine de caramel à la main, je m'installe sur la banquette et commence à discuter avec les volontaires, en attendant l'arrivée des autres.


Nous sommes nombreux, plus nombreux que prévus : 21. Les mexicains nous ont réservé une petite fête, et la maison peu à peu se remplit de mots et de musique. A 2h du matin, alors que nous nous préparons à nous mettre au lit, on entend une musique monter vers nous...ce sont des Mariachis ! Mais ceux-ci n´ont rien du folklore suranné que l'on vend aux touristes. Cinq jeunes, en jeans et baskets, interpretent à la guitare des chants d'amour, des cris de joie ou de désespoir, et tous les mexicains encore présents chantonnent avec eux, et nous autres, pauvres volontaires aux yeux rougis par la fatigue, voilà que nous sortons de nos lits, enveloppés de nos couvertures, pour s'asseoir dans l'herbe et partager cet instant de vibration de l´âme d'un peuple. Les voix des hommes sont douces et s'accordent avec harmonie, le sons des guitares claquent dans l'air frais, et les refrains sont beaux et simples comme la vie. Nous sommes envoutés. Moi qui voyait les Mariachis comme des pousseurs de chansonnette pour midinette... Car on peut encore chanter l'amour sans avoir l'air niais : tout est une question de sincérité. Et si les Sirenes de Homere étaient des Mariachis ?

Les deux jours suivants sont consacrés à la préparation de notre futur travail. Nous allons avoir chacun un groupe de 10 enfants à charge. Et pour savoir comment mener ces activités, il faut tout d'abord s'y adonner ! Nous avons donc passé deux journées à jouer : apprendre à jouer aux jeux traditionnels mexicains, le Bolleto et la Toupie, car l'IJUM veut que les traditions mexicaines se perpétuent (sans grand succès pour moi, cela nécessite tant d'adresse...), à des jeux plus physiques comme celui de la queue du renard, et des créatifs comme la confection de figurines en pâte à sel. Nous avons également appris à fabriquer du compost, et à trier les ordures selon les règles mexicaines. Enfin, nous avons mis en place des activités sur les valeurs, et nous sommes chargés d'écrire et d'interprêter une pièce de théâtre sur le thème du respect. Tout ceci est captivant, mais j'ai si peur de ne pas être à le hauteur... Les enfants que nous allons rencontrés sont pauvres, et nous sommes peut-être leur unique voyage... Xanari-Uni est le nom de notre projet. En purhépecha, cela signifie Faire son chemin, Tracer sa route.

Les mexicains comptent beaucoup sur nous. Ils débordent d'attention. Le directeur de l'association est venu nous rendre visite pour savoir si tout allait bien, il a lui-même accroché un rideau dans notre chambre puis nous a conduit à la piscine. Ce soir, nous sommes conviés à une petite fête sur une colline depuis laquelle nous pourrons voir la ville illuminée, et à partir de la semaine prochaine, cours de salsa ! J'ai sympathisé avec quelques jeunes volontaires mexicains. Ils ont 20 ans, apprennent le francais à l'Alliance Francaise et rêvent de mon pays.

5 commentaires:

Anonyme a dit…

C'est super de pouvoir suivre ce que tu fais et vois, au jour le jour;on a l'impression de découvrir le pays avec toi .Nous partons en montagne une dizaine de jours, nous aurons donc beaucoup de choses à lire en rentrant.Bon work camp et grosses bises de beau pap et belle mam.

Anonyme a dit…

Hello Nana très réussit ce blog, on se croirait dans un roman initiatique /carnet de voyage ! çà existe çà comme style ? Tu me donneras des cours de salsa en rentrant ? En attendant je suis bien contente de suivre des tribulations. çà change dans le genre feuilleton de l'été !
un beso. Caro l'ainée.

Anonyme a dit…

c'est l'amie de votre maman (spectacle de danse a avignon)qui vous felicite pour ces merveilleux messages qui nous font decouvrir un mexique authentique bravo pour ce que vous allez faire aupres de ces jeunes .a bientot pour la suite !

Anonyme a dit…

Quelle émotion ! On s'y croirait... Ecris-nous dès que tu peux, ce voyage que tu vis (et nous fais vivre à distance)est une expérience tellement magique...

Je t'embrasse de très loin, du pays qui est tien et dont d'autres rêvent aussi =)

Julia

Anonyme a dit…

bravo chérie! tu permets à ta grand_mère de vivre une fabuleuse aventure!je n'osais pas pas y croire , me voila au Mexique, il me semble avoir connu ces personnes, ces sites merveilleux ce mélange de beauté et de pauvreté.Vais-je pouvoir faire passer ce message?Bisous, Anna
Mamie maimène;