"Vive Mexico" et Concordia

Bonjour à tous !


Cela faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête. Jusqu'à présent je
n'avais su faire que du tourisme. Avec l'envie de bien faire, certainement :
ne rien dénaturer, ouvrir grand les yeux, respecter "l'autochtone"... j'étais
une touriste appliquée, comme nous le sommes tous de plus en plus. Mais la
rencontre, le vrai choc des esprits, est-il possible dans ces conditions ?

Nous voyageons avec l'Occident dans nos bagages. Nous avons la tête pleine d'attentes qui ne doivent pas être déçues. Notre temps libre est précieux, capitalisons-le ! Voilà le paradoxe du touriste occidental : il veut découvrir un ailleurs authentique, mais il impose inconsciemment le rythme par lequel cet "ailleurs" doit se dévoiler, c'est-à dire en un instant, car l'heure tourne, il y a tant de choses encore à voir, et puis bientôt la vie quotidienne le happera de nouveau alors, pressons...

S'il est nécessaire pour découvrir un pays de s'ouvrir au rapport intime que
son peuple entretient avec le temps, on ne se debarrasse pas de sa propre
conception temporelle comme d'un costard-cravate. Surtout quand l'argent s'en mêle : celui qui vide sa bourse est en droit de recevoir quelque chose en retour ; mais ce que nous cherchons à obtenir, l'humain et le temps, n'est pas une marchandise, et les rapports à l'autre s'en trouvent complexifiés. Si la
rencontre, parfois, survient, elle n'est que l'interruption momentanée d'un système dont nous sommes
prisonniers.

Voilà pourquoi j'ai fait appel à l'association Concordia,
qui organise des chantiers pour bénévoles dans le monde entier. Avec
Vive
Mexico
, son partenaire au Mexique, je vais travailler avec le centre pour la
jeunesse de Morelia
, dans le Michoacan. Ma seule attente ? Etre dépaysée...



lundi 27 août 2007

Sur les traces des indiens du Chiapas



!!Disclaimer: afin de rapporter le plus rapidement nos aventures, le style de notre journaliste habituelle a dû être sacrifié... moins d'émotions au programme, mais les faits seront là!


Après 6h de bus pour parcourir 220km de route sinueuse dans les hauts plateaux du Chiapas, nous avons débarqué, hagards, à San Christobal de Las Casas. À peine le temps de réaliser, un mexicain nous alpague, dehors, sous la pluie, nous propose une auberge à quelques rues du centre, et pour nous convaincre, nous indique que le taxi nous est offert ainsi que le petit-déj. Nous y passerons finalement 2 nuits, séduits par l'ambiance et le petit-déj!

Dès le soir, nous partions à la découverte de la ville, en quête du seul vrai repas de la journée. Nous en avons profité pour découvrir la ville et son artère principale - la Carrer Real Guadalupe - qui rassemblait tout ce dont nous aurions besoin par la suite: une grande rue mal pavée - comme la plupart au Mexique - une succession d'hôtels de baroudeurs, de restaurants, d'agences organisant des excursions touristiques... le repas fut donc pris rapidement au El Gato Gordo, puis dodo.

La matinée bien avancée par une grasse matinée bien méritée, nous entamions notre visite du centre ville par le marché d'artisanat local. Autour d'une petite église, une multitude de stands sommaires, tenus par des indiens venus des villages environnants, proposait bijoux, habits traditionnels, articles en cuirs... quelques chariots de vendeurs de tacos embaumaient l'air d'odeurs appétissantes. On en profita donc pour se ravitailler, une dizaine de tacos - poulet, boeuf, tripes avec supplément de viande -, pour moins de 3 Euros. Longtemps, ce repas restera notre référence, et dorénavant notre unité de conversion. Nos flâneries digestives nous ont poussés vers la place principale, entourée d'arcades, du palais municipal, et d'une église. Le tout dans le plus pur style colonial: bâtiments aux couleurs chaudes, rues pavées perpendiculaires. À côté du palacio municipal, un groupe d'indiens faisait une démonstration de danses et de chants de cultures préhispaniques. Les costumes de peaux, de plumes et de perles se secouaient sur le rythme effréné des tambours. Ces 2 diables couraient et sautaient dans une arène que délimitaient les montagnes entourant San Christobal, où se trouvaient les dernières communautés indiennes.

Dimanche, nous étions parés pour l'aventure dès 8h30: direction le canyon du Sumidero, au nord de Tuxtla. Sur les 10h, harnachés de nos gilets de sauvetages, nous prenions place à bord d'une petite embarcation plate, surplombée d'un poste de pilotage à l'arrière. A plus de 50km/h, nous foncions dans le défilé montagneux du Sumidero. Fréquemment le guide arrêtait notre bâteau, dont l'avant retombait subitement dans l'eau, pour nous faire profiter de la faune, de la flore et des curiosités étonnantes dont le canyon regorgeait. Au milieu de ces parois vertigineuses, qui culminaient jusqu'à1000m plus haut, vivaient d'innombrables oiseaux - martins pêcheurs, hérons, grues, cormorans, pélicans, vautours. Nous vîmes aussi des chauves-souris, quelques singes-araignées et... quelques crocodiles. Dans la partie amont du canyon, la plus ensoleillée, le pilote s'approcha plusieurs fois de petites plages où se chauffaient ces grands lézards préhistoriques. L'un d'eux, visiblemment agacés par notre bateau qui venait de toucher le banc de sable à quelques mètres de lui, s'est élancé brusquemment vers nous, avec une vivacité qu'on avait du mal à imaginer 1 seconde auparavant, lorsqu'il ne semblait encore qu'une grosse épave végétale. Les passagers à tribord doivent encore frissonner d'avoir vu passer cette gueule immense à moins de 2m d'eux.

Le midi, notre minibus nous laissa vadrouiller dans Chiapa del Corzo, à quelques km du canyon. Après un rapide tour au marché local, au milieu des étals de fruits et légumes, de viandes et de babioles - le tout dans la chaleur et les mouches -, nous avalions un rapide menu du jour, copieux et bon, avant de redescdendre à San Christobal.
Nous avons occupé les 5h qui nous séparaient de notre prochain départ, par une nouvelle visite du marché artisanal, où nous apprîmes à nos dépends les subtilités du marchandage au Mexique. Un homme à qui nous voulions acheter des peintures sur cuirs mayas, accepta de nous baisser le prix de quelques dizaines de pesos. Voulant comparer les prix, nous le quittâmes en lui promettant de revenir. Mais, quand après s'être rendu compte que son offre était intéressante, nous retournâmes à son stand, véxé de notre méfiance, il refusa de nous accorder le prix qu'il nous avait offert quelques minutes auparavant.

C'est avec un certain pincement au coeur, que nous quittions le soir même ce bel et sauvage état du Chiapas, pour Zipolite, petite plage perdue sur la côte Pacifique, dans l'état de Oaxaca.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

L'aventure continue de plus belle et le journaliste remplaçant me semble à la hauteur.
Et oui, il faut mieux connaître les prix avant de marchander pour ne pas passer pour des rigolos qui s'amusent.
Que de beaux souvenirs! mais ne prenez pas trop de risques,les crocodiles vus de trop près...ont des mâchoires ...et des dents ...pointues, très pointues..que ..un chavirement de la barque aurait été...mon Dieu, je n'ose y penser.
Maintenant ,après les volcans,les rapides,c'est au tour de la terre bien ferme et de la mer..mais attention aux requins..!
Comment était la plage de zipolite,plus calme j'espère,y avait-il de jolis petits poissons multicolores, voilà ce qui changerait.
Bises