"Vive Mexico" et Concordia

Bonjour à tous !


Cela faisait longtemps que l'idée me trottait dans la tête. Jusqu'à présent je
n'avais su faire que du tourisme. Avec l'envie de bien faire, certainement :
ne rien dénaturer, ouvrir grand les yeux, respecter "l'autochtone"... j'étais
une touriste appliquée, comme nous le sommes tous de plus en plus. Mais la
rencontre, le vrai choc des esprits, est-il possible dans ces conditions ?

Nous voyageons avec l'Occident dans nos bagages. Nous avons la tête pleine d'attentes qui ne doivent pas être déçues. Notre temps libre est précieux, capitalisons-le ! Voilà le paradoxe du touriste occidental : il veut découvrir un ailleurs authentique, mais il impose inconsciemment le rythme par lequel cet "ailleurs" doit se dévoiler, c'est-à dire en un instant, car l'heure tourne, il y a tant de choses encore à voir, et puis bientôt la vie quotidienne le happera de nouveau alors, pressons...

S'il est nécessaire pour découvrir un pays de s'ouvrir au rapport intime que
son peuple entretient avec le temps, on ne se debarrasse pas de sa propre
conception temporelle comme d'un costard-cravate. Surtout quand l'argent s'en mêle : celui qui vide sa bourse est en droit de recevoir quelque chose en retour ; mais ce que nous cherchons à obtenir, l'humain et le temps, n'est pas une marchandise, et les rapports à l'autre s'en trouvent complexifiés. Si la
rencontre, parfois, survient, elle n'est que l'interruption momentanée d'un système dont nous sommes
prisonniers.

Voilà pourquoi j'ai fait appel à l'association Concordia,
qui organise des chantiers pour bénévoles dans le monde entier. Avec
Vive
Mexico
, son partenaire au Mexique, je vais travailler avec le centre pour la
jeunesse de Morelia
, dans le Michoacan. Ma seule attente ? Etre dépaysée...



lundi 27 août 2007

Chiapas, premiere etape...

Jeudi 23 aout, nous debarquions a Palenque, dans le célebre état du Chiapas, apres une nuit passée dans un bus de la compagnie ADO (15 h de bus qui, a mon grand etonnement, s'étaient écoulées plutôt rapidement...). Je savais ou je voulais attérir, j avais longuement étudié la question, du temps ou je rêvais de ce voyage dans mon petit appartement parisien. La ville de Palenque en elle même ne comportant pas beaucoup d interêt, mon coeur avait décidé de battre pour El Panchan, un petit lieu-dit crée de toutes pieces par une famille d'archéologues, une somme de petits restaurants et cabanes perdus au milieu de la jungle, a quelques centaines de metres des ruines de l' Antique Palenque aux dimensions autrement moins modestes... Le lieu était idyllique... Des petits ponts de bois, de belles fleurs rouges tropicales au nom inconnu (du moins de nous), et des petites cabanes en toit de palmes noyees dans la jungle. On trouva meme internet et le Temazcal, bain de vapeur maya ! Les gens qui peuplaient ce lieu étaient de plusieurs sortes : jeunes touristes alternatifs en couple ou en bandes de copains (tres souvent munis d'un guide Lonely PLanet), hippies sans âge, mexicains lunaires... Nous nous sentimes vite chez nous dans ce lieu a l'atmosphere intemporelle. L'apres midi meme, nous partimes, grace a une agence de voyage, a la decouverte de cette fabuleuse region : au programme, cascades de Misoh Hal et Agua Azul. Nous etions une dizaine dans une petite camionnette filant a toute allure dans les montagnes de Chiapas, et sous nos yeux defilait la vie : petites tiendas de vetements traditionnels, ecoliers en costumes, epiceries, indiennes aux deux longues nattes, a la taille minuscule, courbées en deux sous le poids du fardeau qu'elles portent sur la tête, maintenu par un epais ruban sur le front... Des couleurs, partout : le bleu ardent du ciel, la jungle fluorescente, les maisons pastels, les vetements bleus des indiens... Misoh Hal est une haute cascade s'ecoulant dans un petit lac ou l'on peut se baigner (ce que je ne manquai pas de faire...). Un petit chemin passe derriere la cascade. Au bout du chemin, un homme nous attend avec une lampe de poche : "au fond de la grotte, il y a une autre petite cascade", et nous voila tatonnant, les pieds dans l'eau, guidés par le faible faisceau de sa lampe jusqu'au fond de la grotte ou une cascade, des stalagtites et de microscopiques chauve-souris nous attendent... Agua Azul fut plus décevant, la belle eau transparente ayant pris une teinte marronâtre du fait de la saison des pluies. Mais a defaut de satisfaire nos yeux, nous trouvames de quoi nous enchanter les papilles par la degustation d'un mangue habilement taillée en fleur autour d'une pique en bois. Le soir, rompus de fatigue et heureux, nous nous installames a la terrasse du Don Mucho, restaurant a l'ambiance feutrée d'une ceremonie rituelle, avec ses petites tables sous un grand toit de palme, ses bougies comme seule lumiere, l'odeur d'encens flottant dans l'air, et sa musique envoutante aux accents indiens. Un groupe de musique vint réinterpreter les standards du reggae avec le timbre cuivré d'un saxophone. Entre deux morceaux, on entendait la voix grave et douce d'un vieu chanteur de blues noir, assurant l'animation musicale du restaurant adjacent.


Le lendemain, nous etions debout a 7h, bien décidés a être les premiers a grimper les marches du Temple des Inscriptions de l'ancienne cité maya. Nous attendimes a l'entrée d'El Panchan un combi qui ne tarda pas a arriver. Les ruines de Palenque se trouvent au milieu de la jungle, dans un parc protégé. Nous entrames a l'ouverture des visites, a 8 h. Il n'y avait presque personne, et la brume restait accrochee aux edifices. Ainsi, on ressentait mieux le mystere des lieux. On n'avait presque l'illusion d'entretenir un rapport intime avec la pierre blanche, l'arbre et l'oiseau. Quelques fois, le cri d'un singe hurleur s'élevait au dessus des ruines. Il y a une vingtaine de batiments dégagés, et encore beaucoup a découvrir. De grandes pyramides a gradins servent de plateforme a un temple ou a une tombe. Dans le Temple des Inscriptions, on a trouvé un Tombe parée de mille trésors, celle du Roi de Pakal, dont le visage était recouvert d'un masque de jade. Le Palais, deuxieme batiment majeur du site, accueillait la famille royale et sa cour. Sur le site, on trouve encore les grandes dalles sculptées : des dignitaires du royaume y decouvrent leurs visages nobles aux traits ovales et sereins. L'art maya de Palenque est l'art de la période classique de la civilisation maya, pas étonnant que ses formes soient si pures... Notre visite du site fut marquée par deux événements, de qualité inégale : la rencontre tout a fait fortuite avec Mayca et Ismael (alias Chuty), deux ex-volontaires de Morelia, et l'arrivée de la pluie battante qui, malgré notre bravoure et mon poncho, ecourta notre visite...nous partîmes nous sécher au Musee du site.

Apres toutes ces émotions, nous retournâmes a El Panchan, toujours en combi, pour récupérer nos sacs et nous rendre a la station de bus... direction un autre haut lieu du Chiapas, la ville perchée de San Cristobal...

1 commentaire:

feyd harkonnen a dit…

Beau voyage

Dommage que la photo maya n'est pas commentée.

A plus et merci